· Stabilité
« Le but essentiel de la restauration n’est pas seulement d’assurer la survie de l’œuvre dans le présent mais également sa transmission aux générations futures ».* 1
C’est pourquoi le restaurateur s’applique à n'utiliser que des matériaux qui se modifient le moins possible au cours du temps.
· Réversibilité
Le restaurateur a pour mission d'aider l'oeuvre à traverser les générations, mais il ne doit en aucun cas altérer la matière orignale de l'oeuvre. En conséquence Le restaurateur vise dans ses traitements à une réversibilité maximale des opérations effectuées et des produits utilisés. Dans l’idéal les étapes de restaurations doivent être réversibles, c’est-à-dire que l’on peut revenir facilement sur un traitement.
Exemple : Si un tableau est à nouveau restauré, il faut que les adhésifs, les vernis, mastics, retouches ajoutés lors de la précédente restauration puissent s’enlever facilement sans altérer la matière originale. le restaurateur doit toujours rester dans le respect de la matière, ses interventions ne sont là que pour stabiliser et mettre en valeur l’œuvre originale. L’objectif n’aura pas été atteint si, à long terme, les traitements effectués altèrent l’œuvre de manière irréversible.
· Équilibre entre l’historique et l’esthétique
« En raison de la double instance historique et esthétique, il ne faut pas pousser le rétablissement de l’unité potentielle de l’œuvre au point de détruire son authenticité ».*2
Le restaurateur se doit de jongler entre deux instances : Historique et esthétique.
L’histoire de l’œuvre, inscrite dans la matière doit être respectée : Il s’agit ici du vieillissement naturel de l’œuvre et des ajouts postérieurs à sa création.
Mais que faire lorsque les traces de l’histoire de l’œuvre gênent l’esthétique du tableau et empêchent sa clarté de lecture ?
Supposons que le vernis original de l’œuvre se soit oxydé et assombrisse la peinture, perturbant son esthétique. Il s’agira alors de redonner au tableau sa clarté de lecture en allégeant le vernis.
Cependant il est nécessaire de respecter le concept de « patine » de l’œuvre, c’est-à-dire respecter le vieillissement naturel des matériaux originaux (couche picturale, liant, vernis, craquelures…). Le restaurateur doit veiller à doser ses interventions, en particulier dans les nettoyages. Un nettoyage trop poussé va mettre à nue la matière, créer des discordances dans les tons, et, ainsi, trahir l’œuvre.
Notion de patine : Selon Paul Philippot, la patine est l’ensemble des altérations normales dues au vieillissement naturel des matériaux originaux entre le moment où la peinture a été créé et celui où elle se présente à nous. Ces altérations qui constituent la marque du temps sur la matière sont irréversibles. Elles affectent l’aspect de l’œuvre sans la défigurer.
La patine joue un rôle dans l’équilibre de l’œuvre, elle aide à unir les différents éléments de la peinture pour préserver son unité au fil du temps.
* 1 : BRANDI Cesare, "Théorie de la restauration", Edition du Patrimoine, Paris, 2001, p. 112.
*2 : BRANDI Cesare, "Théorie de la restauration", Edition du Patrimoine, Paris, 2001, p. 55.
Une intervention de restauration peut-être bénéfique pour une œuvre, mais peut aussi être extrêmement nocive si elle n’est pas adaptée et si elle ne respecte pas suffisamment la matière originale. Un grand nombre de facteurs entrent en jeu pour décider du traitement adapté. Chaque œuvre est différente, aucune restauration n’est semblable à une autre, elle doit s’adapter à chaque contexte.
C’est pourquoi la restauration d’œuvre d’art est un métier à part entière qui demande une formation et un enseignement complet qui s’actualise et s’enrichit de nouvelles découvertes scientifiques. C’est un métier en perpétuel évolution : les principes restent les mêmes, mais les techniques peuvent évoluer avec la science.
Une mauvaise utilisation des solvants et des adhésifs peut ruiner une œuvre d’art, c’est pourquoi il est très important de faire appel à des restaurateurs diplômés.
illustration en image de la nécessité de bien choisir son restaurateur :